UTTER DARK webzine

 

Lorsque les fantômes encore bien vivaces d'OPETH, ANATHEMA et IN THE WOODS s'unissent en une seule et même entité, on ne peut que retenir son souffle devant l'imminence d'un envoûtement inéluctable.
 

Jeune groupe Italien encore en devenir (ça promet...), NOVEMBRE catalyse l'essence de tout ce qui fait la gloire des ténors précités. Des aristocrates du death suédois ils acquièrent une impressionante dextérité presque progressive ainsi que l'alternance bien dosée entre vocaux hurlés et un somptueux chant lyrique qui semble en équilibre perpétuel entre le paradis et une brume dévorante. Aux "Pink Floyd" du metal britannique ils empruntent une légèreté stratosphérique qui n'est pas sans leur procurer un certain charisme. Quant aux illuminés de la scène dark norvégienne, ils leur lèguent leur penchant irréversible pour des versants dangereusement sombres où le plus captivant des arpèges se hérisse d'une multitude de pics glaciaux qui en préviennent la jouissance.
 

Noble, svelte, froid : voici donc trois qualificatifs qui, à la lumière de ces parallèles justifiés, collent à la peau de notre quatuor transalpin. Ayant su mieux que quiconque faire la part des choses entre le plaisir que leur procure la pratique de leur art et les obligations induites par une signature chez Century Media, NOVEMBRE imposent "Classica" comme un chef d'oeuvre parmi les chefs d'oeuvres, une vérité d'autant plus fulgurante qu'il s'agit là d'une éclosion pour le moins inattendue. Impossible de mettre en avant le moindre titre tant chacun est un point d'orgue à lui tout seul, refuge de douces atmosphères, de mélodies poignantes et intrigantes, d'enchaînements sobres mais passionnés, sans toutefois occulter la puissance qui se fait jour lors de la moindre accélération justifiant de l'appellation "dark metal".
 

Appelé à devenir un classique (facile...), "Classica" est donc à ranger sur la même étagère que "My arms, your Hearse" (OPETH), "Eternity" (ANATHEMA) et "Omnio" (IN THE WOODS), dans un coin facilement accessible car vous risquez fort d'y revenir souvent.
 

N'allez pas croire pour autant que ces artistes intègres se laisseront aller à exulter au vu des nombreuses chroniques élogieuses dont ils font l'objet. Non, ils se sont sans doute déjà remis en route sur d'obscurs sentiers, vagabonds désenchantés égarés à jamais sous l'intimité d'une averse de Novembre...
 

B.G. 23-06-00